Intervention de Jean CARSOULE Secrétaire Général de l’UFR au Congrès de la FGMM

Abattement fiscal des retraités de 10% plafonné à 4321 € sur les revenus de 2023.

Dans le cadre de la définition de la nouvelle feuille de route sur les retraites, il est question de discuter du financement des dites retraites. Il semble que la CFDT par la voix de sa Secrétaire Générale soit ouverte sur ce sujet et il est même évoqué que les retraités pourraient être mis à contribution. Nous adhérents retraités CFDT, nous nous sommes émus de l’apathie de la CFDT face aux positions prises par le Président du Conseil d’Orientation des Retraites (COR), Mr Gilbert CETTE, et par le Président du MEDEF, Mr Patrick MARTIN. Ce dernier utilise les médias pour vouloir faire croire que l’abattement fiscal des retraités n’a pas lieu d’être puisque ceux-ci n’ont pas de frais professionnels. En stigmatisant (une fois de plus) les retraités et en lançant la « fake news des frais professionnels », monsieur Martin ignore volontairement l’histoire…


D’où vient l’abattement de 10% des retraités ?

Il a été mis en place par le gouvernement Barre en 1978, pour pondérer la fiscalité des retraités et à leur laisser un peu plus de pouvoir d’achat. Cet abattement spécifique de 10 % sur les pensions et retraites est destiné à alléger la charge fiscale des contribuables titulaires de pensions, retraites ou rentes, et en particulier de ceux qui disposent de revenus modestes ou moyens. Ajoutons aussi qu’il contribue à compenser les couts de la « protection santé » (sécurité sociale et complémentaire) à un moment où les retraités en ont le plus besoin. Ces coûts sont loin d’être négligeables et représentent une dépense importante pour avoir un bon niveau de protection. Les retraités n’ont pas la possibilité de sortir de leur revenu imposable la part salariale, ni de faire financer 50% des cotisations.
L’argument qui justifiait cet abattement reposait aussi sur le fait que les revenus des retraités, déclarés par des tiers, en l’occurrence les caisses de retraites, échappaient à tout risque de « sous-déclaration », contrairement à d’autres revenus. A aucun moment en 1978, n’avaient été évoqués des frais professionnels.

Cet abattement concerne-t-il les seuls retraités ?

Non, il s’applique aussi aux pensions d’invalidité, aux pensions alimentaires, aux rentes en cas de divorce… Sa suppression pour les seuls retraités créerait, à leur détriment, une inégalité au plan fiscal.
Si nous pouvons entendre que le financement des retraites ne doit pas reposer uniquement sur le travail, rappelons quand même que nous retraités avons, au cours de notre vie active, contribué au financement des retraites de nos aînés, au nom d’une solidarité intergénérationnelle dont nos dirigeants et affidés font fort peu de cas face à la panique économique que ces derniers ont créée.
Nous constatons aujourd’hui que sept organisations syndicales ont pris position contre la suppression de cet abattement de 10% plafonné des retraités, aux rangs desquels ne figure pas la CFDT, à notre grand regret. Il serait bon que la Confédération, la FGMM, les syndicats dépendants de la FGMM, et à fortiori l’Union Confédérale des Retraités (UCR), les Syndicats CFDT de retraités (ex UTR) et l’Union Fédérale des Retraités de la Métallurgie (UFRM) précisent clairement leur positionnement sur ce sujet, et cessent d’observer un silence … assourdissant pour les adhérents retraités.

Au-delà de cet abattement fiscal, un conclave d’où ne sort aucune fumée blanche ?

Il ne faudrait pas que la mobilisation de 2023 au sujet des retraites soit bafouée une seconde fois. Le gouvernement Bayrou a ouvert une porte à un dialogue sur les retraites. Petit à petit, certaines organisations syndicales sortent du conclave considérant que la porte se referme. La CFDT reste, mais en l’absence de mobilisation y aura-t-il des avancées ? Les lignes rouges définies en intersyndicale il y a deux ans seront-elles prises en compte par les organisations syndicales restantes ? Il ne faudrait quand même pas qu’à la fin cette porte ouverte ne soit pas plus grande qu’un trou de souris et que la CFDT se fasse piéger et manger par des gros chats. Les effets seraient une fois de plus déplorés par les adhérents et particulièrement par les retraités qui pourraient être tenté de ne plus continuer leurs adhésions.
Il faudrait peut-être de temps en temps d’avoir un peu moins de débat sur les structures CFDT retraités faites pour fidéliser les adhérents et militants en fin de carrière. Il serait temps de débattre sur des sujets qui ont des conséquences sur la vie quotidienne des retraités.

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